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lundi 27 juin 2011

L'écologie citoyenne est-elle compatible avec l'écologie politique ? Témoignage

Voici le témoignage d'une abonnée au blog que nous avons le plaisir d'éditer avec son autorisation. (ndlr)

 Une prise de conscience salutaire



En tant que citoyenne, résidant dans une belle région française connue pour la beauté de ses paysages, la Bretagne, je ne peux que me réjouir de la prise de conscience qu’ont réveillé les mouvements écologistes et plus largement de protection de notre environnement. La survie de notre planète, mais aussi celle de l'humanité, nécessitait l'urgence de cette prise de conscience, afin de repenser du tout au tout nos rapports avec la nature qui nous entoure, mais aussi nos modes de consommation issus des sociétés post-industrielles.

Cependant je me pose une vraie question: l'écologie politique, qui est une notion récente et revendiquée aujourd'hui par certaines formations politiques, est-elle le mode d'expression le plus approprié pour promouvoir la cause environnementale?

Il existait déjà une conscience écologique avant l'avènement de l'écologie politique


Il y a quarante ans encore, des règles de vie respectueuses de la nature étaient transmises aux enfants (qu'on appelaient pas "générations futures") sans que l'idéologie n'interfère. Certains gestes quotidiens relevaient quasiment de la pratique rituelle. Cela était du domaine du "normal":
Une tisane calmait la toux, les mauvais sommeils ou les rhumes.
Il fallait finir son assiette, apprendre à recoudre ses chaussettes.
Il était impoli de jeter quoi que ce soit dans la rue par terre.
Quand il y avait trop, on invitait, quand il manquait, on partageait.
Les vaches, les poules, les lapins et les cochons étaient nourris prioritairement, avec une alimentation saine, avant de nourrir à leur tour les hommes.
Les draps usés devenaient des nappes, qui devenaient des serviettes, puis des torchons, et finissaient en chiffons. Le verre retournait à la consigne, le fer au ferrailleur, le papier allumait le feu de la cuisinière, les épluchures allait aux cochons ou sur le fumier.
L’eau était précieuse.
Un champ, dans certains villages, était laissé en jachère et qui voulait se servir de sa production spontanée le pouvait. C’était le champ du pauvre. Les remerciements en revenaient à Dieu, à la mairie ou au voisin.
Une punition sanctionnait les dégâts que pouvaient faire subir les enfants malicieux ou vengeurs au travail des autres. Parce que si il y a des droits, il y a des devoirs.
Il était courant de ramasser des mûres dans les haies, peu de champs étaient délimités par des clôtures. On ne tuait pas les insectes, on les écartait.
Des transactions se signaient d’une tape dans la main, de l’engagement de sa parole. Tous en étaient témoins et garants.
Quand un allait «à la ville», il emmenait un autre.
Il fallait dire bonjour, pardon, s’il te plaît et merci.
Il n'était pas rare de voir surgir sur un chemin en un clin d’œil, tous les tracteurs disponibles pour aller moissonner un seul champ, un jour où l’orage imminent menaçait sa récolte tardive.
Nommait-on tout cela «écologie» ? Non.

La préoccupation citoyenne était économique, sociale, morale et laïque. C’était ce que nos anciens appelaient la politique ! Et s’ils n’étaient pas tous croyants, il est hypocrite de négliger les valeurs que la culture française, empreinte de son histoire chrétienne, leur a légué.

Il ne s’agit pas ici, de regretter le pseudo «bon vieux temps». Mais de se demander comment et pourquoi des pratiques si basiques ont pu disparaître de la société et n’ont pas trouvé leur traduction dans notre mode de vie moderne. Et il ne fait pas de doute que l’enrichissement matérialiste, but ultime et sans vergogne, organisé par les politiques capitalistes et libérales - de droite et de gauche - a décrété leurs morts.

Le modernisme a bouleversé nos habitudes environnementales


L’urbanisation et l’industrialisation ont favorisé l’isolement, la transformation des valeurs premières-primaires, la dégradation du bien vivre en société et du fameux «environnement». La nature, de bucolique et nourricière, est devenue terrain à bâtir, propriété-exploitation agricole, zones d’activité industrielle. Les bourgs et les villes : zones urbaines, cités HLM-dortoir, centres commerciaux, «quartiers» (la zone). Le trop est devenu le "déchet", l’honneur et le respect une "éthique", l’autre un "concurrent", la terre une "réserve de matières premières et d’énergie", les travailleurs des "ressources humaines". Le monde est devenu «la planète», se nourrir correctement, «manger bio». Les nouveaux labels ne sont plus AOC, mais "AB","ECO". Partager ne se peut qu’à condition de «développement durable».

De ces bouleversements, est née l'écologie politique en tant que réponse à la préoccupation environnementale des citoyens face aux dangers de la société de consommation. Depuis cette notion semble être entièrement monopolisée par une communauté de "sachants" qui évoluent aussi bien dans la société civile que dans l'espace politique, avec un discours qui peut être éminemment culpabilisant et punitif.

Pas de conscience écologique sans remise en cause du modèle capitaliste et libéral


L'écologie politique – qui s'est substituée à l'écologie naturelle et citoyenne – dévéloppe aujourd'hui des thèmes qui nourrissent, à tort ou à raison, des angoisses. C'est notamment le cas dès qu'on évoque la question de la mal bouffe, du réchauffement climatique ou la question du nucléaire. Générant au passage l'émergence de nouveaux marchés – comme la vente de produits bio, le traitement de l'eau, le recyclage des déchets – qui apparaissent, dans une logique perverse, comme une adaptabilité du capitalisme à l'égard des préoccupations qui s'expriment pourtant contre lui.

Dès lors on peut objectivement se demander si cette écologie politique ne se fait pas l'allié objectif du capitalisme en lui créant de nouveaux débouchés. D'autant que l'on constate qu'elle tend à préconiser une logique de taxation (ex: la taxe carbone) qui se fait nécessairement au détriment du pouvoir d'achat des classes sociales défavorisées et auprès desquelles elle prétend pourtant susciter une conscience écologique.
Pire,  je constate, non sans étonnement que l'écologie politique valide des conceptions néolibérales – notamment en approuvant certains traités européens comme celui de Lisbonne par exemple – qui sont en contradiction fondamentale avec les exigences environnementales. En effet, comment favoriser les économies locales, le commerce équitable, l'utilisation d'énergies renouvelables sans remise en cause d'une Europe totalement soumise aux diktats des marchés?

Ma conclusion est que l'écologie ne peut être politique – dans la mesure elle en limite le champ de vision – mais doit être éminemment citoyenne pour susciter une véritable conscience collective qui la rend incontournable dans les politiques publiques.

Voir sur ce blog la rubrique Socialisme et Ecologie
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