Les médias en France: entre information et propagande idéologique

Les médias en France sont libres, mais...

Les médias français sont libres. Il ne viendrait évidemment à l'idée de personne de contester cette réalité.

Certains médias affichent une sensibilité de gauche, d'autres de droite. Avec tout naturellement des nuances. 
Rien de choquant à cela puisque nous sommes en démocratie qui est  (en théorie) un espace de pluralisme.

Les médias – expression générique désignant à la fois la télévision, la radio et la presse papier – effectuent auprès de la population, qui forme ce qu'ils appellent ''l'opinion'', – une mission d'information. Mais pas seulement. Ils y réalisent  aussi un travail pédagogique censé permettre aux citoyens que nous sommes de cerner les enjeux de société (ou les enjeux internationaux) qui nous sont décrits, si besoin avec l'aide de spécialistes.

Une fois ce constat posé, il n'en reste pas moins vrai qu'il règne dans les médias français une pensée dominante (et donc nécessairement une police de la pensée). Une pensée dominante qu'il convient de qualifier de "libérale-bobo-libertaire" en raison des valeurs qu'elle véhicule et qui a ces figures emblématiques (lesquelles font la pluie et le beau temps dans un environnement très souvent aseptisé).

Le triomphe de l'idéologie libérale

 

L'avènement du capitalisme mondialisé a complètement bouleversé les perceptions économiques et sociales qui prévalaient jusque là dans les sociétés occidentales. Cette évolution a eu des conséquences sur les grilles de lecture idéologiques. Elle s'est traduite par la reddition sans  combat de la pensée progressiste se réclamant du réformisme et par sa conversion à cette nouvelle réalité libérale.

De fait, l'essentiel des médias, qu'ils soient de gauche ou de droite, promeuvent – avec une approche le plus souvent subliminale – le même discours: la nécessité de se soumettre intégralement à ce capitalisme mondialisé, dominé par l'univers de la finance et de la spéculation.

Ce qui n'a rien de surprenant si l'on tient compte du fait que de nombreux médias sont détenus par des grands capitaines d'industrie ou par des banquiers, partisans de ce qu'on appelle pudiquement (et improprement) ''la mondialisation''. 

Ce triomphe absolu de l'idéologie libérale dans les médias se traduit également par la disqualification ou la marginalisation de toute analyse critique de ladite pensée, qu'elle se situe sous l'angle authentiquement progressiste ou qu'elle réponde à une démarche de type nationaliste (à l'image du Front national).    

Il suffit de lire ou d'écouter les analyses économiques de nombreux médias ainsi que la place qu'ils accordent à certains ''experts ''(exemple de Mr Elie Cohen) pour mesurer à quel point le règne de la pensée unique – qui s'appuie essentiellement sur la mystification et l'enfumage – est une réalité forte, lorsqu'elle ne revêt pas des aspects tout simplement inquiétants (tant elle remet en cause les principes d'une vraie démocratie qui doit reposer sur la diversité des points de vue).

Quelle différence existe t-il entre TF1 et France 2, entre RTL et France Inter, entre Le Point et le NouvelObs dans leur description de la réalité économique et sociale qui touche la France, l'Europe et le monde? En réalité très peu. Les uns défendent une ligne libérale et mondialiste et les seconds défendent une ligne social-libérale et mondialiste!

Seul le quotidien "L'Humanité", proche du PCF, prétend encore soutenir une ligne éditoriale résolument anti-libérale et anti-mondialiste. Mais quel est encore le poids de ce journal dans l'espace médiatique? 

L'exaltation de la pensée bobo-libertaire

Si les médias sont devenus, à l'instar de la majorité de la classe politique, les défenseurs de l'idéologie libérale, ils se veulent aussi les champions de la pensée bobo-libertaire en exaltant des valeurs qui , à y regarder de près, relèvent du faux progressisme – promotion du mariage homosexuel et de l'euthanasie, critique systématique des religions présentées comme des survivances archaïques, culte de la transgression et de l'immoralisme, éloge de la nudité marchande comme valeur émancipatrice – afin de masquer les travers d'un système de plus en plus générateur d'inégalités, de misère et de violence.

La question économique et sociale est ainsi évacuée – sauf pour convaincre les citoyens qu'ils doivent consentir à plus de sacrifices pour sortir le pays de la crise et du cycle infernale de l'endettement (qui décidément ont bon dos) – au profit des questions sociétales périphériques qui ne correspondent absolument pas, dans la réalité, aux vraies aspirations du peuple. 

Cette dérive est particulièrement vraie dans les médias classés à gauche et qui parmi ses figures journalistiques connues, Laurent Joffrin,  ancien patron de Libé et Caroline Fourest, ancienne de Charlie Hebdo, sont ceux qui incarnent le mieux cette dérive bobo-libertaire.  

Lutter contre le règne de la pensée unique: un devoir citoyen

Lutter contre le règne de la pensée unique dans les médias français relève de la gageure tant ils sont tenus par une caste de journalistes au service de l'idéologie dominante et de l'oligarchie. 
La preuve de cette collusion des médias avec l'oligarchie est la présence des plus grandes personnalités journalistiques au dîner mensuel du "Siècle" qui est le club de rencontre réunissant toute l'élite, de gauche comme de droite, du pays.

En fait on s'aperçoit que dans l'univers médiatique, la pensée libérale (que l'on classe à droite) nourrit la pensée bobo-libertaire (classée à gauche) et vice versa, que cette entente des deux tendances débouche sur une véritable confiscation du débat démocratique.
Dès lors on comprend mieux le sentiment qu'éprouvent de nombreux concitoyens qui ne parviennent plus à distinguer les différences majeures entre la gauche et la droite. 

La France ne vit pas  dans un régime totalitaire, mais la domination sans partage deux tendances idéologiques dans l'espace médiatique, au détriment de toutes les autres, posent un problème qui implique un sursaut citoyen.
Le Pouvoir Au Peuple entend y contribuer.