Bienvenue sur le blog du Peuple

Bienvenue sur votre blog
Nous sommes une association de citoyens.
Nous défendons les valeurs portées par le socialisme jaurésien lequel s'oppose au modèle capitaliste et libéral auquel nous refusons de nous rallier comme l'ont fait les principaux responsables de la gauche et du gouvernement.
Nos convictions sont clairement et puissamment enracinées à gauche.
________________________________________________________________________________________________________
Rejoignez-nous !

vendredi 10 juin 2011

La crise: entre résignation et tentation de révolte

Les peuples européens écrasés par les plans d'austérité



Un peu partout en Europe, les populations doivent faire face à des plans d'austérité adoptés par leurs gouvernements (qu'ils soient de gauche ou de droite). Pour (soit-disant) combattre les effets de la crise mondiale, ces derniers leur imposent des sacrifices qui ont des effets douloureux dans leur vie quotidienne, que ce soit en termes de pouvoir d'achat, d'augmentation du coût de la vie ou d'accès aux produits de première nécessité. Le tout avec le sentiment que tout le monde n'est pas traité à la même enseigne, que certaines catégories sociales, notamment les plus aisées, échappent aux mesures de rigueur. 
Un peu partout en Europe, en particulier dans la zone euro, s'exprime une forte désespérance face à des politiques économiques et sociales qui broient le destin des individus et menacent l'existence des États-nations emportés dans une spirale infernale.

La faillite des gauches européennes

  

Un constat – que certains qualifieront sans doute de cruel – apparaît lorsqu'on observe les sociétés européennes confrontées à la crise économique et sociale, c'est la faillite des partis politiques se revendiquant (du moins dans les discours) du socialisme ou de la social-démocratie. 

Alors qu'ils sont censés promouvoir et appliquer (quand ils sont au pouvoir) une politique économique axée sur la redistribution des richesses, la justice sociale, l'existence d'un secteur public puissant et performant, ces partis se sont le plus souvent convertis aux principes du libéralisme qui privilégie la logique du marché.
Ils prétendent accompagner et réguler le capitalisme libéral tout  en souscrivant à des textes (ex: les traités de Maastricht et de Lisbonne) qui privatisent la puissance publique en le mettant au service d'intérêts particuliers (qui sont le plus souvent ceux des banques). Pire, beaucoup d'entre eux ont mis en pratique le principe de la concurrence libre et non faussée en ouvrant à des entreprises privées (et donc à la logique de profit) des secteurs vitaux comme la santé, l'éducation, les transports ou l'énergie.

Au modèle social-démocrate, censé reposer sur l'État-providence, ils ont substitué le modèle social-libéral présenté comme une modernisation du premier, mais qui est en réalité une soumission intégrale au modèle capitaliste et aux marchés. 
L'ancien premier ministre britannique, Tony Blair, est celui qui a ouvert la voie (la fameuse "troisième voie"), avant que les autres leaders "socialistes" européens ne s'y engouffrent. 

Présenté comme l'avenir des gauches européennes, le social-libéralisme est en échec total dans la plupart des pays de l'UE, que ce soit en France, en Allemagne, au Royaume uni, en Espagne, en Italie, au Portugal, en Grèce, au Danemark, etc. C'est que les classes populaires et les classes moyennes ont fini par réaliser qu'il constituait une immense escroquerie (doublée d'une trahison idéologique) qui les protégeait nullement des crises et dégâts générés par un capitalisme mondialisé.
C'est un modèle qui n'a jamais réussi à empêcher ni les fermetures d'usines ni les délocalisations, qui n'a pas su mettre en place une politique protectionniste visant à préserver les emplois des salariés face à la concurrence extérieure (notamment venue de la Chine et de l'Inde), qui n'a pas amélioré le pouvoir d'achat des citoyens ni développé un système de solidarité et de protection sociale adapté au contexte de la mondialisation et à l'apparition de nouvelles formes de précarité. 

La tentation de la révolte: les exemples espagnol et islandais



Suite à la vague de soulèvements survenus dans le monde arabe – les révolutions tunisienne et égyptiens ayant marqué les esprits – ou plus simplement en raison d'un ras le bol général, on voit émerger au sein des sociétés européennes de nouveaux modes de contestation qui se traduisent par des initiatives spontanées, originales, voire radicales, échappant au carcan (et à la récupération) des structures politiques traditionnelles.  

C'est ainsi qu'en Espagne, la jeunesse – imitant celle de la Place Tahir – campe à la Puerta del Sol (littéralement ''la porte du soleil) à la recherche d'un avenir souriant que la classe politique, à commencer par les socialistes, s'avère incapable de lui garantir.  Et tout laisse à penser que ce mouvement, qui s'appelle les ''indignés'', va s'étendre à d'autres pays de l'Union (c'est déjà le cas en France qui a connu deux rassemblements baptisés du même nom).
S'il est évident que va se poser, à un moment ou à un autre, la nécessité d'offrir un débouché politique à un mouvement qui se veut elle apolitique (moins par absence d'idéologie que par méfiance à l'égard des partis), les "indignés" espagnols ont néanmoins porté un coup sévère à  l'idéologie de la résignation véhiculée  par la classe politique et les élites. D'ores et déjà ils auront atteint un de leurs objectifs: éveiller la conscience des citoyens.

S'agissant du cas islandais, il est la preuve réjouissante qu'un peuple est capable, lorsqu'il est poussé à bout, d'adresser un splendide bras d'honneur à un État et à système bancaire qui, en pratiquant un capitalisme débridé, l'ont entraîné dans la crise.
Sommée de se prononcer favorablement, par référendum, sur un accord qui prévoit que l'État islandais rembourse à la Grande Bretagne et aux Pays Bas la dette de 3.5 milliards d'euros de l'une des principales banques du pays – laquelle a fait faillite pendant la crise financière – par deux fois la population islandaise a rejeté le texte. Et ce malgré les menaces de sanctions des créanciers.
Le message du peuple islandais est on ne peut plus clair: pas question de porter le chapeau à la place des banques islandaises qui ont spéculé en bourse. 
Ce double refus a tout naturellement suscité l'ire de Bruxelles qui pourrait ne pas faciliter l'adhésion de l'Islande à l'Union européenne si sa population continuait dans son attitude frondeuse.    

Entre révolution citoyenne et tentation du vote FN, le coeur des Français balance 



Alors que certains médias (au service de l'oligarchie) tentent de se rassurer comme ils peuvent en expliquant à longueur d'éditoriaux que les Français ont compris  et accepté la principe des sacrifices pour  affronter la crise, la poussée dans les sondages du leader du Front national, Marine Le Pen, vient régulièrement leur rappeler à quel point ils prennent leurs désirs pour des réalités.

La vérité est qu'on constate ces derniers temps en France un double phénomène.
Le premier est l'écho grandissant que rencontre les partis qualifiés de "populistes" qui dénoncent les dérives du néolibéralisme bruxellois  décrit, à raison, comme le responsable de la dégradation des conditions de vie de nombreux citoyens. Cela vaut aussi bien pour le Parti de Gauche de Jean Luc Mélenchon qui appelle à une révolution citoyenne que pour le Front national de Marine Le Pen qui dénonce ce qu'elle croit être la politique immigrationniste du gouvernement et de l'UE.
Le second est l'apparition d'actions de contestation initiées par de simples citoyens sensibilisés sur certains sujets: sortie du nucléaire (après la tragédie japonaise de Fukishima), manifestations pour un meilleur avenir, combat contre le nouvel ordre mondial, etc. 

Dans les deux cas, ces phénomènes marquent le discrédit total dont sont frappés les partis assimilés au "système", majoritairement rejetés par les Français. C'est notamment le cas du Parti socialiste. 
A l'image des partis sociaux-démocrates européens, le parti fondé par  Jaurès s'est "libéralisé". Sa vision économique et sociale diffère à peine de celle de la droite libérale. De fait, il n'apparaît plus en mesure de porter un message d'espérance.

Quant aux écologistes, ils cultivent les mêmes travers que le PS. Comme lui, il tend à se muer en parti d'élus, dominé le plus souvent par des querelles d'égo et d'appareil. L'écologie chez eux relève davantage d'un segment de marché électoral que d'une conviction profonde. La preuve: comme les socialistes, ils ont approuvé tous les traités européens qui imposent le principe de la concurrence non faussée.  Ce qui est une véritable forfaiture au regard de la vision écologique authentique.    

Alors oui entre se résigner et se révolter, les Français, à l'image des autres peuples européens, hésitent.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire